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Le général dans son labyrinthe Details
8 mai 1830. Le général Bolivar, escorté de sa suite, quitte Bogota après avoir renoncé au pouvoir. Il ne lui reste que quelques jours à vivre.Tout en descendant le fleuve Magdalena, le « Libertador » sud-américain revit ses combats, ses triomphes, ses démesures et ses échecs. La Colombie, le Pérou, le Venezuela, l?Equateur, la Bolivie sont indépendants, mais son rêve d?unification du continent a échoué, miné par les rivalités et les trahisons.Pour évoquer ce destin hors du commun, l?auteur de Cent Ans de solitude, prix Nobel de littérature 1982, mêle la fiction à l?histoire, l?épopée au quotidien, la réalité au cauchemar. Sous sa plume, le héros historique devient un symbole, celui de l?homme confronté à l?histoire et au temps en un duel prométhéen.
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Le Général dans son labyrinthe/ Gabriel Garcia MarquezPrix Nobel 1982« Le dernier voyage de Simon Bolivar, El Libertador » Le 8 mai 1830, le général Simon Bolivar escorté de sa suite quitte Bogota après avoir renoncé au pouvoir. Installé sur un sampan, la troupe descend le fleuve Magdalena et le Libertador de l??Amérique du Sud, celui qui a réussi à chasser les Espagnols après l??ultime bataille d??Ayacucho au Pérou en décembre 1824 livrée par son général Sucre pour la victoire finale après vingt années de guerre, revit ses faits d??armes, ses triomphes, sa gloire et aussi ses échecs. Lui qui rêvait d??unir en un seul pays les provinces libérées du joug espagnol, un territoire grand comme cinq fois l??Europe comprenant la Colombie, le Pérou, le Venezuela, l???quateur et la Bolivie qu??il avait gouvernés d??une main ferme jusqu??alors, a échoué : chaque province a choisi son indépendance propre suite à des trahisons et des rivalités. Les Etats-Unis voyait d??un mauvais ?il cette fédération et usèrent de tous les procédés pour faire échouer le dessein de Bolivar. Par la suite, Bolivar avait pour ultime ambition d??étendre la guerre vers le Sud pour réaliser le rêve fantastique de créer la nation la plus grande du monde : un seul pays, libre et uni, du Mexique au cap Horn. Bolivar pouvait être d??une rigueur inflexible et « il avait décrété la peine de mort pour tout fonctionnaire coupable de malversation ou ayant volé plus de dix pesos. En revanche, il était à ce point détaché de ses biens personnels qu??en quelques années il avait dépensé pour la Guerre d??Indépendance une grande partie de la fortune héritée de sa famille. » Dans un style flamboyant, G. G. Marquez nous offre une épopée où le voyage sans retour se mêle aux souvenirs de jeunesse : « Il s??asseyait un long moment pour méditer devant le petit pont aux planches disloquées, à l??ombre des saules inconsolables, absorbé par les courants de l??eau qu??un jour il avait comparés au destin des hommes, en une similitude rhétorique propre au précepteur de sa jeunesse, don Simon Rodriguez. » Simon Bolivar aimait les femmes et rien ne l??attirait plus que l??énigme d??une jolie femme. Sa méthode de séduction n??obéissait à aucune norme et pour lui les préambules de l??amour ne souffraient aucune erreur. Simon était « capable de jurer comme le plus déculotté des charretiers, mais la présence d??une femme suffisait pour que ses manières et son langage devinssent raffinés jusqu??à l??affectation. » Il était amateur d??amours furtives et occasionnelles. Ses espiègleries galantes étaient constamment l??objet des commérages de sa suite. Il ne se vantait jamais, mais « ses conquêtes étaient si nombreuses et si bruyantes que ses secrets d??alcôve faisait partie du domaine public. » Et parmi toutes ces femmes qu??il connut, Manuela Saenz fut la plus proche, la plus complice, la plus dévouée jusqu??à la fin, sans pour autant être toujours à ses côtés, elle qui voulait échapper à la servitude des amours régulières. Car entre Simon et Manuela, ce fut un amour de fuites perpétuelles. Alors qu??il vient de fonder la Bolivie et réorganiser le Pérou, il décide de rejoindre Santa Fe de Bogota, la capitale de la Nouvelle Grenade, entité qui regroupe les provinces de Colombie, du Venezuela, de l???quateur et du Panama. Manuela voulant le suivre, « ce fut un déménagement de gitans, avec des malles errantes juchées sur un douzaine de mules, des esclaves immortels, onze chats, six chiens, trois singes dressés dans l??art des obscénités de palais, un ours sachant enfiler des aiguilles, et neuf cages de perroquets et de perruches qui péroraient à tort, à travers et en trois langues? » ?pique ! Né en 1783 à Caracas, Simon Bolivar fut orphelin de père à trois ans, de mère à neuf ans et veuf à vingt ans huit mois après son mariage en Espagne avec une belle jeune fille de l??aristocratie créole, Maria Teresa Rodriguez. ?levé par son oncle et un précepteur, il entre en 1797 comme cadet dans la milice. Il aime la France, Bonaparte et Paris et s??y rend en 1802, puis en 1804 pour le couronnement de Napoléon auquel il assiste. Franc maçon, il est intronisé à Paris puis voyage beaucoup en Grande Bretagne, ?tats Unis, et à partir de 1813 entreprend la croisade pour chasser les Espagnols. Après une vie mouvementée de guerres et de conflits de toutes sortes, ayant échoué pour l??unification des pays de la région, il choisi l??exil. Il meurt en décembre 1830 à San Pedro Alejandrino. Un destin hors du commun que celui de Simon Bolivar merveilleusement raconté par G.G.Marquez.
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